vendredi 15 novembre 2013

L'extravagant voyage du jeune et prodigieux T. S. Spivet

Couverture L’Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet


"Si on allait se placer sur ce qui était autrefois le quai de la gare, au pied du panneau blanc rouillé sur lequel, en plissant les yeux d'une certaine façon, on pouvait encore lire DIVIDE ; si, depuis cet endroit, on se tournait vers le nord, en utilisant pour cela une boussole, le soleil, les étoiles ou son intuition, et que l'on marchât ensuite 7,61 kilomètres vers le nord, en se frayant un chemin au milieu des broussailles qui surplombaient la rivière, puis parmi les sapins qui recouvraient les collines, on entrait en collision avec le portail de notre petit ranch, le Coppertop, situé sur un plateau isolé à 1 628 mètres d'altitude et à deux pas, à l'est, de la ligne de partage des eaux, le grand divide qui avait donné son nom à la ville"

Description :

Titre : L'Extravagant voyage du jeune et prodigieux T.S. Spivet
Auteur : Reif Larsen
Editions : Le Livre De Poche, que je remercie énormément pour l'envoi de ce livre

Résumé de l'éditeur :

T.S. Spivet est un jeune prodige de douze ans, passionné par la cartographie et les illustrations scientifiques. Un jour, le musée Smithsonian l'appelle : il a obtenu le très prestigieux prix Baird et il est invité à venir faire un discours. A l'insu de tous, T. S. décide alors de traverser les Etats-Unis dans un train de marchandises pour rejoindre Washington DC... Mais là-bas, personne ne se doute qu'il n'est qu'un enfant.
Muni d'un télescope, de quatre compas et des Mémoires de son arrière-arrière-grand-mère, T.S. entreprend un voyage initiatique qui lui permettra peut-être de comprendre enfin comment marche le monde...

Mon avis :

Commençons par la forme de cet ouvrage. Bien que le livre soit paru en tant que livre de poche, son format est assez particulier. En effet, je le qualifierai d'un format carré. Il y a une raison à cela : toutes les annotations dans les marges nécessitaient de la place. Mais pour le comprendre, venons à l'histoire en elle même.
Comme le dit le résumé fait par l'éditeur, nous découvrons le personnage de Tecumseh Sansonnet Spivet (appelé T.S. tout au long du roman), enfant de douze ans passionné par la cartographie et très doué dans ce domaine. Lorsqu'il apprend qu'il a gagné le prix Baird, il va alors entreprendre le voyage seul entre Divide, Montana (là où il vit, et j'ai eu l'impression d'être dans une autre époque lorsque T.S. nous explique sa vie là-bas) et Washington DC (le monde moderne). Du début à la fin du livre, nous allons le suivre non seulement à travers l'histoire écrite à la première personne (du point de vue de T.S.) mais également grâce à la multitude de dessin et de schémas réalisé par le jeune T.S. qui ponctue le récit et apporte des informations sur la profondeur de ce personnage. Vous comprenez maintenant l'utilité du format de ce roman (enfin je l'espère, si ce n'est pas le cas, signalez-le moi en commentaire).

En commençant ce livre, j'avais quelques appréhensions quant à la crédibilité de ce jeune prodige. Je m'explique. En effet, T.S. n'a que douze ans et est d'une intelligence et d'une connaissance remarquables. J'avais donc pour crainte de me retrouver avec un enfant réfléchissant comme un "adulte". Cependant, ce n'est pas du tout le cas, malgré les termes scientifiques et le langage parfois soutenu que peut utiliser T.S., on sent un réel effort de la part de l'auteur, qui arrive à jongler entre vocabulaire soutenu et langage "enfantin" tout en gardant une plume très poétique et pleine d'humour. Un petit exemple en citation pour être plus claire dans mes propos : 
"A vrai dire, je ne sais pas trop pourquoi Layton avait sa chambre là-haut. On y cuisait en été, on y gelait en hiver, et ces températures extrêmes, combinées aux puissants effluves de caca de souris qui émanaient des rainures du plancher, rendaient le grenier presque inhabitable."

Par ailleurs, l'auteur nous montre également le coté enfantin de T.S. de par ses discussions avec son chien mais également avec des objets (ici un feu de signalisation pour les trains) :
"Alors que je le dévisageais, le feu s'est mis à parler lentement, en détachant les syllabes : Ne fais pas le malin avec moi, T.S. Je suis blanc et je vais le rester. Il y a des choses qu'on ne peut pas changer dans la vie."

En conclusion, ce premier roman de Reif Larsen est une réussite, la manière dont il mène l'histoire du périple de T.S. Spivet et la façon dont il mêle poésie, humour et drame dans son écriture est magnifique.


Deux petits extraits pour le plaisir

Le père de T.S., un cow-boy d'un autre temps : 
"Ces lois c'est du crottin de Rintintin, avait un jour déclaré mon père. Ils veulent m'expliquer comment je dois utiliser mon eau à moi sur mes prop' terres ? Ils ont qu'à y venir, au ruisseau, on réglera ça à la bagarre."

La poésie dans l'écriture de Reif Larsen :
"Le trou de la serrure, les images volées, le bruissement : c'était l'une de nos bêtises les plus délicieusement troublantes."

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